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Le Calvaire Page 9


  J’ai dit que j’avais rencontré Lirat, un soir, par hasard, je ne sais plus où, et que, tout de suite, il me prit en affection… C’était le plus original des hommes… Par sa tenue sévère, d’une raideur mécanique et magistrale, ayant, dans ses allures, quelque chose d’officiel, il donnait, au premier abord, la sensation d’une sorte de fonctionnaire articulé, de marionnette orléaniste, telle qu’on en fabrique, dans les parlottes, pour les guignols des parlements et des académies. De loin, il avait positivement l’air de distribuer des décorations, des bureaux de tabac et des prix de vertu. Cette impression se dissipait vite ; il suffisait, pour cela, d’entendre, ne fût-ce que cinq minutes, sa conversation nette, colorée, fourmillante d’idées rares, et, surtout, de subir la domination de son regard, un regard extraordinaire, ivre et froid tout ensemble, un regard à qui toutes les choses étaient connues, qui entrait en vous, malgré vous, comme une vrille, profondément. Je l’aimais beaucoup, moi aussi ; seulement, il ne se mêlait à mon amitié aucune douceur, aucune tendresse ; je l’aimais avec crainte, avec gêne, avec ce sentiment pénible que j’étais tout petit à côté de lui, et, pour ainsi dire, écrasé par la grandeur de son génie… Je l’aimais comme on aime la mer, la tempête, comme on aime une force énorme de la nature. Lirat m’intimidait ; sa présence paralysait le peu de moyens intellectuels qui étaient en moi, tant je redoutais de laisser échapper une sottise, dont il se serait moqué. Il était si dur, si impitoyable à tout le monde ; il savait si bien, chez des artistes, des écrivains que je jugeais supérieurs à moi, infiniment, découvrir le ridicule, et le fixer par un trait juste, inoubliable et féroce, que je me trouvais, vis-à-vis de lui, dans un état de perpétuelle méfiance, de constante inquiétude. Je me demandais toujours : « Que pense-t-il de moi ? quels sarcasmes dois-je lui inspirer ? » J’avais cette curiosité féminine, qui m’obsédait, de connaître son opinion sur moi ; j’essayais, par des allusions lointaines, par des coquetteries absurdes, par des détours hypocrites, de la surprendre ou de la provoquer, et je souffrais si Lirat se taisait, et je souffrais plus encore, s’il me jetait un compliment bref, comme on jette deux sous à un mendiant dont on désire se débarrasser ; du moins, je l’imaginais ainsi. En un mot, je l’aimais bien, je vous assure, je lui étais entièrement dévoué ; mais, dans cette affection et dans ce dévouement, il y avait une incertitude qui en rompait le charme ; il y avait aussi une rancune qui les rendait presque douloureux, la rancune de mon infériorité : jamais je n’ai pu, même au meilleur temps de notre intimité, vaincre ce sentiment de bas et timide orgueil, jamais je n’ai pu jouir en paix d’une liaison que j’estimais à son plus haut prix. Cependant, Lirat se montrait simple avec moi, affectueux souvent, quelquefois paternel, et, de ses très rares amis, j’étais le seul dont il recherchait la société.

  Comme tous les contempteurs de la tradition, comme tous ceux-là qui se rebellent contre les préjugés de l’éducation routinière, contre les formules imbécillisantes de l’École, Lirat était très discuté, – je me trompe, – très insulté. Il faut avouer aussi que sa conception de l’art, libre et hautaine, choquait toutes les conventions professées, toutes les idées reçues, et que, par leur puissante synthèse, d’une science prodigieuse qui cachait le métier, ses réalisations déroutaient les amateurs du joli, de la grâce quand même, de la correction glacée des ensembles académiques. Le retour de la peinture moderne vers le grand art gothique, voilà ce qu’on ne lui pardonnait pas. Il avait fait de l’homme d’aujourd’hui, dans sa hâte de jouir, un damné effroyable, au corps miné par les névroses, aux chairs suppliciées par les luxures, qui halète sans cesse sous la passion qui l’étreint et lui enfonce ses griffes dans la peau. En ces anatomies, aux postures vengeresses, aux monstrueuses apophyses, devinées sous le vêtement, il y avait un tel accent d’humanité, un tel lamento de volupté infernale, un emportement si tragique, que, devant elles, on se sentait secoué d’un frisson de terreur. Ce n’était plus l’Amour frisé, pommadé, enrubanné, qui s’en va pâmé, une rose au bec, par les beaux clairs de lune, racler sa guitare sous les balcons ; c’était l’Amour barbouillé de sang, ivre de fange, l’Amour aux fureurs onaniques, l’Amour maudit, qui colle sur l’homme sa gueule en forme de ventouse, et lui dessèche les veines, lui pompe les moelles, lui décharne les os. Et, pour donner à ses personnages une plus grande intensité d’horreur, pour faire peser sur eux une malédiction plus irrémédiable encore, il les jetait dans des décors apaisés, souriants, d’une clarté souveraine, des paysages roses et bleus, avec des lointains attendris, des gloires de soleil, des enfoncées de mer radieuse. Autour d’eux, la nature resplendissait de toute la magie de ses couleurs délicates et changeantes… La première fois qu’il consentit à paraître, avec un groupe d’amis, dans une exposition libre, la critique, et la foule qui mène la critique, poussèrent des clameurs d’indignation. Mais la colère dura peu – car il y a une sorte de noblesse, de générosité dans la colère, – et l’on se contenta de rire. Bientôt, la blague, qui exprime toujours l’opinion moyenne, dans un jet d’immonde salive, la blague vint remplacer très vite la menace des poings tendus. Alors, devant les œuvres superbes de Lirat, l’on se tordit, en se tenant les côtes à deux mains. Les gens spirituels et gais déposèrent des sous sur le rebord des cadres, comme on fait dans la sébile d’un cul-de-jatte, et ce sport – car c’était devenu un sport pour les hommes du meilleur goût et du meilleur monde – fut trouvé charmant. Dans les journaux, dans les ateliers, dans les salons, les cercles et les cafés, le nom de Lirat servit de terme de comparaison, d’étalon obligatoire, dès qu’il s’agissait de désigner une chose folle, ou bien une ordure ; il semblait même que les femmes – les filles aussi – ne pussent prononcer qu’en rougissant ce nom réprouvé. Les revues de fin d’année le traînèrent dans les vomissures de leurs couplets ; on le chansonna au café-concert. Puis, de « ces centres de l’intelligence parisienne », il descendit jusque dans la rue, où on le revit, fleur populacière, fleurir aux lèvres bourbeuses des cochers, aux bouches crispées des voyous : « Va donc, hé ! Lirat ! » Ce pauvre Lirat connut vraiment quelques années de popularité charivarique… On se lasse de tout, même de l’outrage. Paris délaisse aussi vite les fantoches qu’il hisse sur le pavois, que les martyrs qu’il jette aux gémonies ; dans son caprice de posséder de nouveaux joujoux, il ne s’acharne pas longtemps après le bronze de ses héros et le sang de ses victimes. Maintenant, le silence se faisait pour Lirat. À peine si, de loin en loin, dans quelques journaux, revenait un écho du passé, sous la forme d’une anecdote déplaisante. Il avait pris, d’ailleurs, le parti de ne plus exposer, disant :

  – Laissez-moi donc tranquille !… Est-ce que c’est fait pour être vu, la peinture… la peinture, hein !… dites !… comprenez-vous ?… On travaille pour soi, pour deux ou trois amis vivants, et pour d’autres qu’on n’a pas connus et qui sont morts… Poë, Baudelaire, Dostoiewsky, Shakespeare… Shakespeare !… comprenez-vous ?… Le reste !… Eh bien ! quoi, le reste ?… c’est à Bouguereau.

  Ayant dû restreindre ses besoins au nécessaire, il vivait de peu, avec une admirable et touchante dignité. Pourvu qu’il gagnât de quoi acheter des brosses, des couleurs et des toiles, payer ses modèles et son propriétaire, faire, chaque année, un voyage d’étude, il n’en demandait pas plus. L’argent ne le tentait point et je suis convaincu qu’il ne cherchait pas le succès. Mais si le succès était venu vers lui, je suis convaincu aussi que Lirat n’eût pu résister à la joie si humaine d’en savourer les malfaisantes délices. Quoiqu’il ne voulût pas en convenir, quoiqu’il affectât de braver gaiement l’injustice, il la ressentait plus qu’un autre, et, dans le fond, il en souffrait cruellement. De même qu’il avait souffert de l’insulte, il souffrit aussi du silence. Une seule fois, un jeune critique publia sur lui, dans un journal très lu, un article enthousiaste et ronflant. L’article était rempli de bonnes intentions, de banalités et d’erreurs ; on voyait que son auteur n’était pas très familier avec les choses de l’art, et qu’il ne comprenait rie
n au talent du grand artiste.

  – Vous avez lu ?… s’écria Lirat ; vous avez lu, hein, dites ?… Ces critiques, quels crétins !… à force de parler de moi, vous verrez qu’ils m’obligeront à peindre dans une cave, comprenez-vous ?… Est-ce qu’ils me prennent pour un vulgarisateur ?… Et puis, qu’est-ce que ça le regarde, celui-là, que je fasse de la peinture, des bottes ou des chaussons de lisière ?… C’est de la vie privée, ça !

  Pourtant, il avait rangé l’article, précieusement, dans un tiroir et, plusieurs fois, je le surpris, le relisant… Il avait beau dire, avec un suprême détachement, quand nous nous emportions contre la bêtise du public : « Eh bien, quoi ?… vous voudriez peut-être que le peuple fît une révolution, parce que je peins en clair ?… » ce dédain de la notoriété, cette résignation apparente masquaient de sourdes rancœurs. Au fond de cette âme très tendre, très généreuse, s’étaient accumulées des haines formidables, qui débordaient en verve terrible et méchante sur tout le monde. Si son talent y avait gagné en force, en âpreté, son caractère y avait perdu un peu de sa noblesse originelle, son esprit critique de sa pénétration et de sa netteté. Il lui arrivait de se livrer à des énormités de débinage, qui risquaient de le rendre odieux ; parfois, c’étaient des enfantillages qui lui donnaient une pointe de ridicule. Les grands esprits ont presque toujours de petites faiblesses, c’est une loi mystérieuse de la nature, et Lirat n’échappait point à cette loi. Il tenait, avant toutes choses, à sa réputation bien établie d’homme méchant. Il supportait très bien qu’on lui déniât le talent, mais qu’on lui contestât la propriété de faire trembler l’humanité, d’un coup de langue, voilà ce qu’il n’eût jamais toléré. Pour se venger des mots sanglants dont il les marquait, les ennemis de Lirat lui attribuaient des vices contre nature ; d’autres, simplement, le disaient épileptique, et ces calomnies grossières et lâches, fortifiées chaque jour de commentaires ingénieux, entretenues d’histoires « certaines » qui faisaient le tour des ateliers, trouvaient des bonnes volontés admirablement disposées, celle-ci par sa propre rancune, celle-là par les seules inconséquences du langage du peintre, à les accueillir et à les répandre.

  – Vous savez, Lirat ?… Il a eu encore une attaque hier, dans la rue, cette fois.

  Et l’on citait les noms de personnes graves, de membres de l’Institut qui avaient assisté à la scène, et qui l’avaient vu, barbouillé d’écume, se rouler dans la boue, en aboyant.

  Je dois confesser que moi-même, au début de mes relations avec lui, j’étais fort troublé par tous ces récits. Je ne pouvais considérer Lirat, sans me représenter aussitôt les crises épouvantables dans lesquelles on racontait qu’il s’était débattu. Victime du mirage que fait naître l’obsession de l’idée, il me semblait, souvent, découvrir en lui des symptômes de l’horrible maladie ; il me semblait qu’il devenait livide tout à coup, que ses lèvres grimaçaient, que son corps se contractait dans le spasme maudit, que ses yeux hagards, renversés, striés de rouge, fuyaient la lumière et cherchaient l’ombre des trous profonds, pareils aux yeux des bêtes traquées qui vont mourir. Et j’ai regretté de ne pas le voir tomber, hurler, se tordre, là, dans cet atelier tout plein de son génie ; là, sous mon regard avide, qui le guettait et qui espérait !… Pauvre Lirat ! Et pourtant je l’aimais !…

  La journée finissait… Le long de la cité Rodrigues, on entendait les portes claquer, des pas s’éloigner vite, sur la chaussée ; et, dans les ateliers, des voix s’élevaient qui chantaient la bonne tâche terminée. Depuis qu’il s’était remis à son dessin, Lirat ne m’avait adressé la parole que pour rectifier la pose que je gardais mal à son gré.

  – La jambe plus par ici… Encore, voyons !… La poitrine moins effacée !… Pardon, mais vous posez comme un cochon, mon cher Mintié !

  Il travaillait, un peu fébrile, un peu haletant, mâchonnant sans cesse sa moustache, laissant parfois échapper un juron. Son crayon mordait la toile avec une sorte de hâte inquiète, de nervosité colère.

  – Et zut ! cria-t-il, en repoussant son chevalet d’un coup de pied… Je ne fais que des saloperies aujourd’hui !… Le diable m’emporte, on dirait que je concours pour la médaille d’honneur.

  Reculant sa chaise, il examina son dessin d’un air agacé, et grommela :

  – Quand il vient des femmes ici, c’est toujours la même histoire… Les femmes, je crois qu’elles vous laissent, en partant, l’âme de Boulanger, dans la belle patte d’Henner… d’Henner, comprenez-vous ?… Allons-nous-en.

  Comme nous nous trouvions au bas de la cité :

  – Venez donc dîner avec moi, Lirat ? lui dis-je.

  – Non, me répondit-il, d’un ton sec, en me tendant la main.

  Et il s’éloigna raide, compassé, solennel, de l’allure administrative d’un député qui vient de discuter le budget.

  Ce soir-là, je ne sortis point et restai, seul, chez moi, à rêvasser. Allongé sur un divan, les yeux mi-clos, le corps engourdi par la chaleur, sommeillant presque, j’aimais à retourner dans le passé, à ranimer les choses mortes, à battre le rappel des souvenirs enfuis. Cinq années s’étaient écoulées depuis la guerre, cette guerre où j’avais commencé l’apprentissage de la vie, par le désolant métier de tueur d’hommes… Cinq années déjà !… C’était d’hier, pourtant, cette fumée, ces plaines couvertes de neige rougie et de ruines, ces plaines où, spectres de soldats, nous errions, les reins cassés, lamentablement… Cinq années seulement !… Et, quand je rentrai au Prieuré, la maison était vide, mon père était mort !…

  Mes lettres ne lui parvenaient que rarement, à de longs intervalles, et c’étaient, chaque fois, des lettres courtes, sèches, écrites à la hâte sur le coin de mon sac. Une seule fois, après la nuit de terrible angoisse, j’avais été tendre, affectueux ; une seule fois, j’avais laissé déborder tout mon cœur, et cette lettre qui lui eût apporté une douceur, une espérance, un réconfort, il ne l’avait pas reçue !… Tous les matins, m’avait conté Marie, il allait à la grille, une heure avant l’arrivée du facteur, et, en proie à des transes mortelles, il attendait, guettant le tournant de la route. De vieux bûcherons passaient, se rendant à la forêt ; mon père les interpellait :

  – Hé ! père Ribot, vous n’avez point rencontré le facteur, par hasard ?

  – Pargué ! non, m’sieu Mintié… C’est cor d’bonne heure, aussite…

  – Mais non, père Ribot… Il est en retard…

  – Ça se peut ben, m’sieu Mintié, ça se peut ben.

  Lorsqu’il apercevait le képi et le collet rouge du facteur, il devenait pâle, révolutionné par la terreur d’une mauvaise nouvelle. À mesure que celui-ci s’approchait, le cœur de mon père battait à se rompre.

  – Rien que les journaux, aujourd’hui, m’sieu Mintié !

  – Comment !… pas de lettres, encore ?… Tu dois te tromper, mon garçon… Cherche… cherche bien…

  Il obligeait le facteur à fouiller dans sa boîte, à déficeler les paquets, à les retourner…

  – Rien !… mais c’est incompréhensible !

  Et il rentrait à la cuisine, s’affaissait dans son fauteuil, en poussant un soupir.

  – Songe, disait-il à Marie, qui lui tendait alors un bol de lait ; songe, Marie, si sa pauvre mère avait vécu !

  Dans la journée, au bourg, il visitait les gens qui avaient des fils à la guerre, les conversations étaient toujours les mêmes.

  – Eh bien ? avez-vous des nouvelles du p’tit gars.

  – Mais non, m’sieu Mintié… Et vous-même, de M. Jean ?

  – Moi non plus.

  – C’est ben curieux, tout d’même… Comment qu’ça s’fait, dites ?… Voyez-vous ça ?…

  Qu’ils n’eussent point de lettres, eux, ils ne s’en étonnaient qu’à demi ; mais que M. Mintié, M. le maire, n’en reçût pas davantage, cela les surprenait beaucoup. On faisait les suppositions les plus extraordinaires ; on se livrait à des commentaires ahurissants des informations données par le journal ; on consultait les anciens sol
dats, qui racontaient leurs campagnes avec des détails extravagants et prodigieux ; au bout de deux heures, on se séparait, l’esprit plus tranquille.

  – Ne vous tourmentez point, m’sieu le maire… Vot’fi reviendra pour sûr colonel.

  – Colonel, colonel ! disait mon père, en secouant la tête… Je n’en demande pas tant… Qu’il revienne seulement !…

  Un jour, – on ne sut jamais comment cela était arrivé, – Saint-Michel se trouva plein de soldats prussiens. Le Prieuré fut envahi ; il y eut de grands sabres qui traînèrent dans notre vieille demeure. À partir de ce moment, mon père devint plus souffrant ; la fièvre le prit, il s’alita, et, dans son délire, il répétait sans cesse : « Attelle, Félix, attelle, parce que je vais aller à Alençon, pour chercher des nouvelles de Jean. » Il se figurait qu’il partait, qu’il était en route : « Allez, allez, Bichette, allez, psitt !… Nous aurons ce soir des nouvelles de Jean… Allez, allez, psitt… » ! Et mon pauvre père, doucement, s’éteignit entre les bras du curé Blanchetière, entouré de Félix et de Marie qui sanglotaient !…

  Après six mois passés dans ce Prieuré, plus triste que jamais, je m’ennuyais à périr… La vieille Marie, habituée à conduire la maison à sa fantaisie, m’était insupportable, en dépit de son dévouement ; ses manies m’exaspéraient, et c’étaient, à toutes les minutes, des discussions où je n’avais pas toujours le dernier mot. Pour unique société, le bon curé qui ne voyait rien de si beau que le notariat, et dont les sermons radoteurs m’agaçaient. Du matin au soir, il me chapitrait ainsi :